
UN AN APRÈS
2 Prières de foi qui ont la certitude de l'exaucement — Le rôle de notre volonté — Dieu doit-il guérir si on lui demande une guérison ?
A. Soyez le bienvenu, cher frère ! Voici une année que je ne vous ai vu, depuis l'heureux jour où vous avez trouvé la paix avec Dieu.
B. Vous vous étonnerez peut-être d'apprendre que ce qui m'amène est le même sujet dont nous parlions ensemble il y a un an. J'ai, en effet, trouvé la paix avec Dieu et je jouis beaucoup de sa grâce, mais, au sujet de la prière de la foi, je suis souvent préoccupé de ce que la réalité semble être en contradiction avec la parole de Dieu. Permettez-moi de vous présenter ma difficulté en quelques mots. Je suis bien certain qu'une prière chrétienne, digne de ce nom, doit toujours avoir lieu par le Saint Esprit (Jude 20), et par la foi, et que cela devrait toujours caractériser nos entretiens avec Dieu quand nous nous approchons de lui, mais...
A. Souffrez, cher ami, que je vous interrompe avant d'aller plus loin. Il me semble que votre pensée sur la prière des enfants de Dieu est quelque peu restreinte et pourrait entraver la liberté de vos entretiens avec Dieu.
Ayant été scellé du Saint Esprit, il va sans dire que vos prières doivent porter ce caractère, et, quant à la prière de la foi, vous savez que, lors de votre conversion, elle seule a pu obtenir une réponse. Mais il y a bien des cas où nos requêtes ne sont pas des prières de foi proprement dites, c'est-à-dire des prières faites avec la certitude d'un exaucement. Nous avons pourtant toute liberté de les présenter et nous sommes même exhortés à le faire sans aucune restriction, car il nous est dit : «En toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâces» (Phil. 4:6). Nous ne savons, dans ce cas, quel sera leur exaucement, ni même si elles seront exaucées. Ne connaissant pas l'intention de notre Dieu, nous ne pouvons insister auprès de lui pour qu'il nous réponde selon nos désirs. Ce n'est donc pas, dans ce sens, une prière de foi, mais plutôt celle d'un enfant qui a pleine liberté d'accès à son père, et, sachant qu'il s'intéresse aux moindres détails de ce qui le touche, vient épancher ses inquiétudes dans son sein ; certain que, s'il y a quelque chose à faire, son père interviendra et que, s'il n'y a rien à faire, la chose reste désormais entièrement entre ses mains, qu'il en prend la responsabilité et ne l'oubliera pas. Le coeur dépend entièrement de Lui et de son amour ; on ne trouve peut-être aucun exaucement, mais la paix de Dieu, laquelle surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées dans le Christ Jésus» (Phil. 4:7).
B. Je vous remercie de cette rectification que vos paroles apportent à ma pensée, mais ce n'est pas proprement ce qui m'embarrasse. La Parole est aussi affirmative que possible quant à l'exaucement des prières présentées avec foi, tandis que, dans la pratique, je trouve qu'un grand nombre de ces prières ne sont pas exaucées. Comment concilier ce fait avec les déclarations si absolues de la Parole ? Faut-il conclure qu'il y a des limites ? Le passage de Jean 15:7 me semble montrer qu'il n'y en a aucune : «Vous demanderez ce que vous voudrez, et il vous sera fait» ; 1 Jean 5:15 paraît dire la même chose : «Si nous savons qu'il nous écoute, quoi que ce soit que nous demandions, nous savons que nous avons les choses que nous lui avons demandées».
A. Votre difficulté vient, me semble-t-il, de la confusion que vous faites entre la prière de la foi et son exaucement. Il n'y a aucune limite quelconque à l'exaucement de la prière de la foi, mais il y a, en effet, certaines restrictions ou plutôt limitations, posées à cette dernière.
Les deux passages que vous citez ne disent pas précisément ce que vous leur faites dire et, si vous les lisez attentivement, vous verrez que, s'ils sont absolus quant à l'exaucement, ils posent des conditions quant à la prière de la foi. La première condition est que cette prière n'ait rien à faire avec la volonté de l'homme. Vous comprenez facilement que je ne puisse venir dire à Dieu : «Fais ce que je veux». Même si ma volonté humaine était parfaite, ce qui est impossible, puisque j'ai le vieil homme en moi, dont la volonté est inimitié contre Lui, je ne pourrais, comme homme dépendant, Lui dire : Fais ma volonté. Le Seigneur Jésus nous en donne le merveilleux exemple en Gethsémané. Homme parfait, il ne pouvait accepter d'être séparé de son Dieu et rejeté par Lui, de voir s'interrompre, ne fût-ce qu'un instant, la communion avec son Père, aussi dit-il : «Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite». La volonté de son Père était de donner pour nous son Fils unique. Lui, soumet, si j'ose parler ainsi, sa volonté parfaite à cette volonté parfaite ! Jamais nous ne pourrons nous trouver dans une telle position ; car il faut que notre volonté, toujours mauvaise en elle-même, soit obligée de se soumettre à la volonté de notre Père par la puissance de la vie nouvelle que nous possédons et par l'Esprit de notre Dieu.
J'en viens aux passages que vous avez cités. En Jean 15:7, quand le Seigneur parle de demander ce que nous voudrons, il met deux conditions à notre prière : d'abord que nous demeurions en Lui, le vrai cep dont nous sommes les sarments sur la terre ; ensuite que ses paroles, expression de toutes ses pensées, demeurent en nous. Lorsque ces deux conditions sont remplies, la vieille nature ne pourra avoir aucune place dans nos prières, et ce qui caractérise la chair, c'est-à-dire une volonté opposée à Dieu, sera pratiquement supprimé de nos demandes. Alors, ayant la pensée de Christ, nous ne pourrons vouloir que ce que Dieu veut, et nos prières en seront l'expression.
Vous retrouvez la même pensée quand il est question de «demander en Son nom» (Jean 15:16 ; 16:23-26). C'est parce qu'en son absence il nous laisse avec le Saint Esprit sur la terre, que nous pouvons présenter nos prières avec le même caractère et de la même manière que Lui quand il était ici-bas et, de plus, en Son nom, auquel le Père ne refuse rien.
Le deuxième passage que vous avez cité (1 Jean 5:14, 15) est sujet aux mêmes limitations. Il dit : «C'est ici la confiance que nous avons en Lui, que si nous demandons quelque chose selon Sa volonté, il nous écoute ; et si nous savons qu'il nous écoute, quoi que ce soit que nous demandions, nous savons que nous avons les choses que nous lui avons demandées». L'apôtre suppose ici quelqu'un qui croit au nom du Seigneur et qui possède la vie éternelle (v. 13), car il dit : «Je vous ai écrit ces choses afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu». Alors il est censé prier de manière à demander toute chose selon Sa volonté. La volonté de l'homme est supprimée pour faire place à celle de Dieu, parce que nous possédons sa nature. En somme, il nous est toujours recommandé de présenter toutes nos requêtes à Dieu ; et encore de prier avec foi, avec la certitude que nous recevons les choses demandées — mais jamais en comptant que nous serons exaucés si nous mélangeons dans nos prières ces deux choses incompatibles : la foi et notre propre volonté.
B. J'approuve ce que vous dites et j'ai déjà fait en partie ces expériences, mais, après tout, je reste placé sous la crainte de m'approcher de Dieu par la prière, et de lui faire des demandes qui lui déplaisent, auxquelles il devra répondre par un refus ou un silence humiliants, ou par un exaucement plus humiliant encore, qui pourrait devenir pour moi un jugement terrible, car je ne puis me cacher que l'état habituel de mon coeur est un mélange de foi et de propre volonté.
Copie Henri Golan
hsalesses16, Posté le samedi 08 février 2014 08:57
J'approuve ce que vous dites et j'ai déjà fait en partie ces expériences, mais, après tout, je reste placé sous la crainte de m'approcher de Dieu par la prière, et de lui faire des demandes qui lui déplaisent, auxquelles il devra répondre par un refus ou un silence humiliants, ou par un exaucement plus humiliant encore, qui pourrait devenir pour moi un jugement terrible, car je ne puis me cacher que l'état habituel de mon coeur est un mélange de foi et de propre volonté.